Hors-standard

Plusieurs variétés ?

Quelques personnes (à la production indépendante, hors ASCBA) indiquent qu’il y aurait eu autrefois plusieurs variétés, à savoir :

  • Le chien de berger que nous essayons de sauvegarder ;
  • Une sous-variété dite « courtes pattes ou pattes courtes », de type basset, parfois qualifiée de « chien de tiaré » ou encore de « trappu » ;
  • Une sous-variété dite « mâtin » aux tailles décrites de façon variable (petit et grand mâtin) ;
  • Une sous-variété dite « bouvier » a également été citée, et même un berger d’Auvergne bourbonnais.

L’ASCBA, après des recherches nombreuses et approfondies, et faute d’éléments tangibles, n’a pas pris en compte les hypothèses exprimées autour de ces présumées sous-variétés. Les recherches n’ont fait que confirmer ce qui apparaissait d’emblée être une évidence, à savoir l’existence ou la survivance du seul et unique type berger.

Quelles raisons auraient pu nous conduire à valider des hypothèses non étayées par un nombre représentatif d’observations ou de données qui auraient permis de caractériser des preuves incontestables ?

Quelle aurait été notre crédibilité de présenter plusieurs standards distincts (destinés à valider la reconstitution de présumées sous-variétés éteintes) ou encore d’en créer un qui aurait défini un écart (pour la taille admise) compris entre 25 centimètres pour une sous-variété naine et 70 centimètres pour une autre sous-variété de type dit mâtin ?

De telles suggestions ou interprétations ont contribué, en particulier au cours des trois premières années de sauvegarde, à instiller des confusions dans l’esprit de tous ceux qui s’intéressent au berger d’Auvergne. Cela n’a pas toujours facilité la compréhension de certaines de nos actions, à la fois structurantes et essentielles à une gestion rigoureuse des accouplements.

Les sous-variétés virtuelles 

Le type « courtes pattes » ou « pattes courtes »

Cette première sous-variété virtuelle a été désignée sous le vocable de « courtes pattes ou pattes courtes », plus fugacement de « trappu » ou encore de « chien de tiaré ». Elle a aussi été présentée comme étant un chien de « petit gibier », ce qui inciterait à la qualifier de « basset d’Auvergne » mais il s’agit en l’occurrence de sujets nanifiés.

Les chiens à « pattes courtes » sont le fruit d’une dégénérescence, désignée sous le terme de « bassétisme ».

Tous les spécialistes et nombre d’autres personnes savent qu’il est illusoire de tenter d’accréditer l’idée que ce type de chien, issu d’une dégénérescence, ait pu contribuer à la fondation du berger d’Auvergne.

Pour bien comprendre cette particularité : quelle est cette dégénérescence ?

Le « bassétisme » est scientifiquement qualifié de « chondrodystrophie du chien » ou« achondroplasie », ou encore de « nanisme à membres courts ».

La chondrodystrophie est une anomalie de l’ossification conduisant à un raccourcissement des membres, en général associé à leur incurvation. Plus précisément, il s’agit d’une prolifération anarchique des cartilages de croissance dans laquelle les os s’épaississent sans s’allonger proportionnellement (source : Société Centrale Canine).

Concrètement, les pattes sont plus courtes que la normale, tandis que la tête et le corps sont généralement de taille normale. La petite longueur des pattes (brachymélie) est plus ou moins marquée et les antérieurs peuvent être tordus, droits ou semi-tordus, de façon uniforme ou bilatérale. Les membres sont nécessairement faibles pour cet ensemble de raisons.

Le « bassétisme » est en réalité une anomalie de la nature qui a probablement toujours existé. Les premières traces de chiens à pattes courtes datent de la préhistoire (source : Société Centrale Canine).

Les races de chiens naines ne sont en fait que des « réductions » de chiens plus grands. Ces races ont été créées par l’homme, soit par des méthodes sélectives de croisements, soit par l’adaptation – à un milieu donné, de l’hygiène, ou encore de l’alimentation. Cette présumée sous-variété à pattes courtes n’a donc pas pu être une partie du socle du Chien Berger d’Auvergne mais uniquement l’expression d’une « nanification ».

Qu’en est-il des races de chiens basset ?

Les clubs de races de chiens basset n’ont jamais nié la réalité de la dégénérescence. Elle est admise, et la sélection s’effectue uniquement avec des chiens présentant ce type.

Le hiatus avec le berger d’Auvergne provient d’accouplements de chiens pouvant correspondre aux critères du standard avec des chiennes présentant un « bassétisme ». Cette dégénérescence ne doit pas être développée.

Le type « mâtin »

Cette autre sous-variété présumée aurait-t-elle appartenu à l’ancienne population du berger d’Auvergne ?

Un chien à la morphologie puissante a bien existé jadis en Auvergne, comme en atteste un nombre significatif de clichés anciens. On y trouvait, comme dans d’autres régions françaises, des chiens de grande taille (voire de très grande taille), utilisés pour la défense des troupeaux, notamment en montagne, et capables d’affronter le loup. Ces chiens étaient généralement qualifiés de mâtins ou de dogues. Ce type qui présentait donc possiblement les caractéristiques d’un mâtin a disparu au XXe siècle, probablement au cours des années 1930.

Dans une ferme auvergnate près de Chatel-Guyon (Puy-de-Dôme), paysan et son chien de type mâtin, années 1920.
Homme et son chien de grande taille. Scène située à Bagnols dans le Puy-de-Dôme, 1910.